Il était une fois, dans un endroit très très proche, un virus appelé Coronavirus. Ce virus, comme tous ceux qui mettent une couronne sur leur nom ou leur tête, voulait conquérir le monde entier. Mais, puisqu’il n’avait pas de jambes, il ne pouvait le faire qu’en sautant de personne en personne!
Les hommes et les femmes les plus forts du monde (ou plutôt, les femmes et les hommes qui se croyaient les plus forts du monde) sont arrivés dans ce pays, mais aucun d’entre eux ne put vaincre le virus, car il était si petit qu’il arrivait à esquiver tous les coups.
—Comment le vaincre puisqu’il est si petit? —commencèrent à se demander les gens.
—Mais c’est facile ! —dit un enfant qui passait par là (un enfant qui représente tous les enfants du monde et qui, dans cette histoire, symbolise le bon sens; une caractéristique humaine qu’on perd souvent quand on grandit, tout comme la capacité de voir l’éléphant à l’intérieur du boa du “Petit Prince”).
—S’il n’a pas de jambes —ajouta le petit—, c’est que nous sommes les siennes! Alors, si on reste à la maison aussi longtemps que possible, il ne pourra pas continuer à nous marcher dessus et on le vaincra ensemble sans avoir à nous battre, puisque c’est ainsi que l’on gagne les combats les plus importants de la vie —expliqua le garçon, en laissant tout le monde bouche bée.
C’est ainsi que tous les enfants sont restés à la maison pendant quelques semaines et que les adultes ont retrouvé un peu du bon sens des plus petits. C’est ainsi que tout le monde a eu le temps de relire « Le Petit Prince » (et de le comprendre!). Et c’est ainsi qu’on a découvert que les vraies victoires se gagnent avec des armes invisibles pour les yeux…
Ilustration: Giroillustrator https://www.artstation.com/giroillustrator
Traduction du catalan: Berta Rubio (avec la collaboration de Maud et Ced Denjean).
Narratrice: Laberta Delpoblet http://www.labertadelpoblet.cat/